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 « Jeudi, 20h30, à la place des Grands Hommes »

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Maximum Ride
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MessageSujet: « Jeudi, 20h30, à la place des Grands Hommes »   « Jeudi, 20h30, à la place des Grands Hommes » EmptyMar 15 Déc - 23:29


« If I surrender now, I lose everyone I love.
- But do you lose your soul in the process?
- We all have our crosses to bear »

L’appartement que Charlie louait n’avait rien d’une grandiose demeure. Il ressemblait plus au type de logement que seul un étudiant pourrait financer. Mais c’était là un peu l’idée. La proximité avec les divers transports en commun, l’équipement rustique mais suffisant qui lui permettait de gérer nourriture, chauffage et zone de douche. Pas plus d’espace n’avait été utilisé. Charlie était assis sur l’un des deux tabourets qu’il possédait, la guitare autour du buste, les mains grattant les cordes. Il fredonnait. La seule fenêtre vers l’extérieur donnait sur une petite place plutôt animé l’été et durant les week-ends. Souvent les bruits l’empêchait de dormir tellement les murs étaient fins. Pour l’instant il faisait nuit. On entendait juste les bus et le tramway passer à quelques intervalles bien calculés.

Charlie finit ses quelques accords, partit un peu en freestyle, essaya quelques autres doigtés. Le son était net, clair : il n’y avait pas de doute là-dessus, il était bon musicien. Pas de structures et d’envies particulières dans les genres de musique – il s’essayait un peu à tout – mais bon musicien.

Perdant finalement son inspiration, Charlie déposa sa guitare dans sa housse, ne pris pas le temps de la fermer et attrapa sa veste de couleur foncée qu’il passa au-dessus de son tee-shirt vert loose. Tournant et retournant ses clefs dans la serrure, il ouvrit la porte, passa à travers le fin entrebâillement et sortit dans le couloir. Il descendit les escaliers de l’immeuble, laissant traîner sa main sur le mur pour en obtenir toutes les sensations de bons et rebonds sur la surface granulée.
Sortant du bâtiment, la vague de froid lui secoua un peu ses cheveux bruns et il glissa nonchalamment ses mains dans les poches de sa veste. Il marcha ainsi d’un rythme régulier, d’une démarche aisée et confiante vers l’arrêt de bus.

Il y avait là une grand-mère avec son caddie plein d’achats. Ça sentait brièvement la tomate, les épices, l’humidité : le vieux. Il remarqua qu’elle aussi l’avait dévisagé, décidant selon son instinct si elle devait se méfier de ce jeune homme ou pas. De l’écart qu’elle ne fit pas, Charlie pencha en faveur de la confiance. Il y avait une mère et son garçon de 8 ans. Les deux individus étaient chacun sur leur smartphone, profitant seulement de la présence de l’autre. Regardant de plus près dans l’écharpe du garçon, Charlie remarqua qu’il avait même des écouteurs coincés dans les oreilles.

Le bus arriva. Poliment, il laissa passer la vieille dame et son caddie, l’aida même à le soulever. Elle le remercia d’un simple sourire. Il n’en demandait pas plus. Allant s’assoir à l’une des places libres à côté de la fenêtre, il regarda le paysage qu’il connaissait par cœur défiler. Voilà deux mois qu’il avait la même routine : théâtre, sport, douche, travail, musique et finalement, sortie dans un des bars de la ville. Il en avait repéré un particulièrement qui lui avait plu : les prix étaient raisonnables.

Passant après quelques arrêts, quelques marches, quelques rues et quelques carrefours, Charlie finit par arriver aux portes du bar. Les tables devant le bar étaient déjà remplies de personnes qui ressemblaient à des étudiants. Certains avaient à peine l’air plus jeune que lui. Il se demanda en passant ce qu’ils pouvaient bien étudier, ce qu’ils étaient venus faire ici à Merton, si ils étaient comme lui, si tout simplement ils étaient heureux. Finissant par tourner la tête, il pénétra dans la petite salle. La salle était embuée, la musique était forte et les deux écrans télés diffusaient des programmes différents : l’un retransmettait le catch, l’autre des clips de musiques.

« Salut Brandon, annonça Charlie en s’asseyant finalement sur un tabouret un peu reclus, je vais prendre une pinte de blonde s’teu plaît !
- Tiens donc, tu commences bien doucement pour un jeudi soir ! T’es sur que t’veux pas quelque chose de plus fort ?
- Non, juste ce que je t’ai demandé, finit-il par conclure »

Sortant son paquet de tabac, il entreprit de rouler une clope et remercia Brandon d’un geste de la main quand il déposa son verre de bière devant lui. Puis, il se leva et se dirigea vers la sortie, la bière dans une main, la clope au bec pour pouvoir la fumer tranquillement tout en écoutant à moitié les discussions qui faisaient feu autour.

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Gwendolyn Turner
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MessageSujet: Re: « Jeudi, 20h30, à la place des Grands Hommes »   « Jeudi, 20h30, à la place des Grands Hommes » EmptyMer 16 Déc - 18:25

"La vie nous sépare mais j'te vois, chaque fois plus proche de moi
Des heures, des jours, des mois, je n'sais pas,
Si loin de moi t'es toujours là."
Mon petit pays - Frero Delavega


Je levai les yeux vers la fenêtre. Déjà la nuit ?! C'est pas possible ! Je regardai l'horloge de la cuisine. Ah si. On était en hiver, la nuit tombe vite. Il était seulement dix-sept heures mais on ne voyait plus le bout de son nez. Car en plus des ténèbres, il y avait à l'extérieur un brouillard impénétrable. Vraiment pas le genre de soirée qui donne envie de sortir de chez soi.
Pourtant, je venais de passer toute l'après-midi sur un travail à rendre pour la fin de l'année. C'est bien beau d'être étudiante, mais quand faut bosser ça déconne pas, surtout quand on est du genre studieuse. Comme moi. Les seules pauses que j'avais fait, c'était quand mon estomac criait famine et qu'il fallait que je le ravitaille. Oui car quand j'ai faim, mon cerveau se met en mode "off" et quand ça arrive, bonne chance pour travaille sur quoi que ce soit...
Je soupirai. Des fois, y'a des jours où on a l'impression d'avoir rien fait, que c'est une journée de perdue. Puis je jetai un oeil à mon écran d'ordinateur et vis le nombre de pages déjà transcrites. Ouais, pas mal. Peut-être pas une journée si inutile en fait. Faut fêter ça, même si le temps ne nous invite pas à le faire.

Je me levai de ma chaise de bureau. Avant une bonne fête, manger ! Je me dirigeai vers la cuisine. Pas envie de me casser la tête à faire un repas très élaboré. Et puis le chemin entre mon bureau et les placards n'était pas très long. Habitant dans un studio, on avait vite fait le tour de mon chez-moi... Une cuisine, un coin lit, un coin bureau, et une petite salle de bain. Le nécessaire, arrangé à mon goût, avec des grands posters de paysages écossais qui me rappelaient ma maison.
Même ayant passé plus de la moitié de ma vie en dehors de ce pays nordique, il est resté le seul que j'ai vraiment porté dans mon coeur. C'est beau les Etats-Unis, mais tout est trop grand ici. Les routes, les écoles, les magasins... Juste mon appart' est à ma taille: petit. Quand je vois ces collines d'un vert éclatant s'étendre à des kilomètres à la ronde sur ces grandes images au mur, je ferme les yeux et m'imagine de l'autre côté de l'océan, perdue au milieu de ce petit paradis.

Je sortis d'un de mes placards un paquet de pâtes, puis mis de l'eau à bouillir. Pendant ce temps je me plantai devant ma penderie. Elle est à la taille de mon studio: pas très grande non plus. Mais il fallait que je me change, car sortir en bas de training et en t-shirt, ça ne le fait pas trop. Surtout en décembre.
Je choisis un pantalon slim bleu marine ainsi qu'un t-shirt noir que j'assortis avec un jaquette ample de couleur bordeaux. Pchhhhttt. Le temps que je termine avec mes vêtements, l'eau bouillante avait déjà inondé la cuisine.

- P*taaaaaaaaaain !!

Ouais. A qui c'est pas arrivé ça hein ? Et à chaque fois, ça me fait rager. Le pantalon enfilé jusqu'aux genoux, je courus jusqu'au lavabo, attrapai une serviette et la lançai sur le carrelage de la cuisine. Je notai qu'il valait mieux ne pas la reprendre maintenant, vu la température de l'eau, et que mon pouvoir me sera utile dans ce cas. La télékinésie faisant son effet, j'épongeai le sol à distance, puis les plaques en vitrocéram. Une fois fait, je pus remettre de l'eau à bouillir. Et cette fois, je ne quittai plus la casserole des yeux.

Une heure trente plus tard, j'avais mangé, j'étais habillée, maquillée, prête à sortir. Je sautai dans mes baskets et pris ma grosse doudoune. Armée de mon sac à main, je sortis dehors par ce froid mordant de l'hiver. Une chose bien, c'était que je n'avais pas à marcher trop longtemps pour arriver jusqu'au centre ville. En moins de dix minutes, j'arrivai à mon bar favori, l'idéal pour passer de bonnes soirées et faire de chouettes rencontres: le Grizzly.
Je poussai la porte d'entrée. A dix-neuf heures, l'heure de l'apéro de fin de travail était terminé, et les fous -comme moi- commençaient déjà la fête le jeudi -alors que vendredi était encore un jour de semaine important- n'étaient pas encore arrivés. Je commandais un monaco. Une bière avec du sirop, c'est parfait pour bien commencer sans avoir le goût amer de cette boisson dans la bouche. Je pris place à une table en solitaire, dans un coin de la salle. Tout débutait par là: repérer les gens qui entraient dans le bar et définir celui qui allait être le plus apte à devenir mon ami pour la soirée. C'était rare que je garde contact avec une personne rencontrée dans un bar un samedi soir...


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MessageSujet: Re: « Jeudi, 20h30, à la place des Grands Hommes »   « Jeudi, 20h30, à la place des Grands Hommes » EmptyMer 16 Déc - 19:48


Appuyé sur le mur extérieur du bar, Charlie inspira une nouvelle bouffée de sa roulée. Il fit passer l’inspiration dans sa gorge avant de ressortir de la fumée par la bouche. Il patienta quelques instants, regardant autour de lui avant de prendre une gorgée de bière et de réitérer l’opération. Il assistait en parallèle aux plaintes et rires des étudiants assis aux tables de devant. Ca parlait de cours, de professeurs, de coups d’un soir, de séries télé et de potins.

Charlie, concentré en particulier sur le groupe, pouvait ressentir les sentiments de confusion de certains. Une fille en particulier attira son attention. Elle avait des boucles brunes et ses yeux retombaient en permanence sur le même garçon. Celui-ci, tendu vers d’autres amis semblait n’avoir absolument rien vu.

Charlie, de son point d’observation, comprenait au fond de lui l’état d’esprit dans lequel était la jeune fille : un mix d’insécurité, de rejet, d’admiration, d’espoir et d’amour. Bien que son visage ne montrait rien de particulier et que ses yeux étaient perdus dans la direction opposée au groupe, Charlie subissait les mêmes émotions que l’adolescente. Il battu des paupières, secoua légèrement la tête et la baissa pour prendre une nouvelle gorgée de bière. Bien qu’à l’écoute, toujours, du charabia d’émotions qui lui parvenait, il entreprit de se protéger et de faire attention à ce que son cœur y soit immunisé. Il savait que sans self-control, ce pouvoir le rendrait fou.    

Inspirant une dernière bouffée, il laissa tomber son mégot et l’atteignit de la pointe de sa Doc Martens. Expirant le résidu de fumée, il se tourna vers la porte et entreprit de l’ouvrir. A l’intérieur, rien n’avait changé. Ses yeux s’habituèrent vite à la fine fumée, au mélange de lumière vives et à la pénombre tandis que ses oreilles ne firent pas attention au brouhaha ambiant.

Lançant un regard vers l’endroit où il avait été assis quelques minutes plus tôt, il découvrit une tête blonde qu’il ne connaissait pas. Elle était seule et, regardant autour, Charlie conclut qu’elle n’attendait personne.

« Sorry Ash, je crois qu’il va falloir que tu te trouves un nouvel endroit où crasher, lui lança Brandon.
- T’en fais pas pour ça, on va partager, répliqua-t-il avec un léger sourire. »

Charlie slaloma entre des corps debout et les chaises prises pour se rendre à ce qui avait été précédemment sa table. Il s’arrêta sur le coin de la table, posa sa bière et ses deux mains à plat et se pencha pour que la blonde entende clairement malgré le brouhaha.

« Hey Lady, cette table était déjà prise, commença-t-il d’une voix posé, mais je suis sympa : je vais pas te demander d’aller en chercher une autre. »

Il ramena une chaise en face et s’y assit. Appuyé sur le dossier, il prit une gorgée de bière et se détendit naturellement.
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MessageSujet: Re: « Jeudi, 20h30, à la place des Grands Hommes »   « Jeudi, 20h30, à la place des Grands Hommes » EmptyMer 16 Déc - 22:39

Je laissais mon regard aller et venir d'entre les gens. Tous des étudiants, plus jeune ou du même âge que moi pour la plupart. Ce bar est très renommé chez les étudiants de Merton college, car ils ont une étroite liaison entre les deux. En général, les gens de la ville n'osent même pas s'y aventurer... Les mutants, c'est encore quelque chose d'inconnu pour eux. Les humains ont peur de ce qu'ils ne connaissent pas. Mais remarquez, quand on fait affaire à son pouvoir pour le première fois, je ne sais pas qui est-ce qui a le plus peur entre l'humain et le nouveau mutant ! Une fois qu'on apprend à dompter la panthère, ce don n'est plus si dangereux. Il faut juste savoir s'en servir au bon moment. Car même s'il nous différencie des humains, il peut sauver des vies...

Et puis, un jeune homme entra dans le ventre du Grizzly. Je l'avais remarqué à l'instant où il avait poussé la porte car il avait posé son regard sur moi. Je fis mine de n'avoir rien remarqué. Mais je ne suis pas du genre très discrète, alors je tournai mes yeux vers la fenêtre. Le brouillard était toujours aussi épais, une vraie purée d'pois. Il ne manquait plus de la neige pour que le temps devienne vraiment exécrable.
Tout à coup, on posa ses mains sur la table qui vacilla. Je constatai par cette occasion que les pieds n'étaient donc pas tous taillés à la même hauteur. Je posai mon regard sur les doigts et sur le verre de bière qui les accompagnaient. Je remontai les phalanges, les poignets, les bras, coudes, jusqu'à remarquer qu'il s'agissait du jeune homme de toute à l'heure.

- Hey Lady, cette table était déjà prise, commença-t-il d’une voix posé, mais je suis sympa : je vais pas te demander d’aller en chercher une autre.

Il tira une chaise et s'assit en face de moi. Prise au dépourvu, je ne sus tellement quoi répondre... J'affichai alors sur mon visage un sourire vague, l'air navrée.
Le jeune homme avait une dégaine ample, simple et pourtant je sentais une certaine touche de rebellion, du genre "je n'en fais qu'à ma tête". Je tentai de discerner à quoi il pouvait bien penser, mais ses yeux claires ne laissaient rien passer. Il semblait impassible. J'essayai d'arborer la même mimique sur mon visage: pas sûre que ça fonctionne. Je ne l'avais jamais vu, il ne devait pas être étudiant à Merton. Ou alors il était un nouveau venu. Il devait avoir le même âge que moi, genre un quart de siècle. Ses cheveux hirsutes s'accordaient vraiment bien à tout son style, même l'étincelle dans son regard était du même pour toute sa personne. C'était un sacré personnage qui venait de s'asseoir en face de moi. Mais avec cette bière dans les mains, je sentais que l'on pourrait peut-être s'entendre.

- Alors si nous sommes compagnons de table pour ce soir, santé !

Souriante, je lui tendis mon verre afin de les faire tinter à l'unisson. On les entendrait à peine avec tout ce bruit dans le bar. Les jeunes commençaient à entrer, à se servir, à faire un bruit de fond derrière la musique du bar. Un jeudi soir de décembre, en semaine. Une belle ambiance, et de belles bières.



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MessageSujet: Re: « Jeudi, 20h30, à la place des Grands Hommes »   « Jeudi, 20h30, à la place des Grands Hommes » EmptyDim 20 Déc - 18:03


Charlie scruta son interlocutrice. Etant assise, il ne pris pas le temps de l’examiner de haut en bas mais son visage en disait déjà long. Un maquillage était préparé précautionneusement malgré le fait qu’elle était venue seule. Elle avait pris le temps de se faire belle sans savoir si elle allait passer la soirée seule ou pas. A moins qu’elle soit très sûre d’elle sur le fait qu’elle allait avoir de la compagnie malgré tout. Prendre la place de quelqu’un était, peut-être, finalement, un piège dans lequel Charlie était tombé.  

Toutes ces pensées allaient et venaient dans sa tête sans qu’il en fasse l’objet d’une discussion. Ne jamais trop dévoiler qui l’on était à un inconnu, voilà la règle par laquelle il pourrait vivre quotidiennement. Il observa la jeune fille le mimiquer. Elle adopta la même attitude : un peu reculée en arrière, le visage impassible. Sa pauvre performance fit sourire Charlie. Il sentait ses yeux sur lui et ne dit rien, la laissant faire. Il porti sa bière à ses lèvres pour se désaltérer dans ce lieu d’exubérance mais ne put prendre sa gorgée. La jeune fille parla :

- Alors si nous sommes compagnons de table pour ce soir, santé !

Il eut du mal à discerner les premiers mots à cause du brouhaha mais il les devina au geste de sa « compagnon de table ». Ils trinquèrent et Charlie bu finalement ce qu’il voulait de sa bière. La reposant sur la table bancale, il entreprit de faire la conversation :

- Personne pour t’accompagner un jeudi soir au bar ? Si ce n’est pas malheureux, ça. Les amis ne sont plus ce qu’ils étaient.

Il marqua chacun de ses mots. Sa voix était posé et distincte à travers ce brouhaha. Il articula bien chacun d’entre eux afin qu’il n’ait pas à répéter. Il finit par un petit rire confondu dans un sourire. Il savait qu’il pouvait être retourné la question, lui aussi était bien seul dans ce bar rempli de groupes d’amis et de couples.

- T’es une habituée ?, demanda-t-il finalement de manière très détendu. Je ne t'ai jamais vu dans les parages avant. Et ne met pas ça sur ma possible non-sobriété : j'ai une très bonne mémoire.

Il ponctua sa phrase par une gorgée supplémétaire avant de reposer sa bouteille sur la table. Celle-ci était presque vide et Charlie hésitait à aller en commander une seconde. Cela dépéderait de comment tourne les choses...
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MessageSujet: Re: « Jeudi, 20h30, à la place des Grands Hommes »   « Jeudi, 20h30, à la place des Grands Hommes » EmptyVen 25 Déc - 12:12

Le jeune homme conquistador de table répondit à ma motivation. Nous trinquèrent et burent chacun plusieurs gorgées de notre boisson. Rien de tel qu'une bière bien fraîche pour refroidir un cerveau bouillant après avoir passé tout l'après-midi à travailler !
C'était mes petits habitudes. Après des journées telles que celle-ci -c'est-à-dire très sérieuses- j'ai tendance à finir par aller dans un endroit où je pourrai me détendre. Que ce soit boire un verre en ville, faire un petite balade le long des quais, faire un petit plongeon à la piscine quelques fois. J'avais besoin de changer d'air et de m'aérer l'esprit car si je tentais de m'endormir après tout ce travail, c'était risquer une nuit blanche. Mon cerveau était encore trop actif et mes pensées se dirigeaient toutes vers le travail du lendemain... Une vraie pile électrique !

Quand il reposa son verra sur la table, elle vacilla encore une fois. Puis il me demanda:

- Personne pour t’accompagner un jeudi soir au bar ? Si ce n’est pas malheureux, ça. Les amis ne sont plus ce qu’ils étaient.

Il parla assez fort et je pus distinguer chacun de ses mots sans problème. Car en effet, surmonter le brouhaha était une épreuve en elle-même. Il osa même éclater un petit rire et laissa échapper un sourire. Peut-être que j'avais l'air seule, mais lui aussi. Je passai un regard circulaire depuis notre coin de table. En effet, tout le monde était accompagné de plusieurs amis, sauf nous. Nous étions des solitaires, des personnes inconnues l'une pour l'autre. Mais en fin de compte, face au regard des autres personnes, aucun d'eux ne nous dévisage car nous paraissons comme eux être des amis qui passent un bon moment au bar. Pas comme deux jeunes qui ne se connaissent pas et qui commencent juste par faire connaissance...

- T’es une habituée ? Je ne t'ai jamais vu dans les parages avant. Et ne met pas ça sur ma possible non-sobriété : j'ai une très bonne mémoire.

Il me questionna en terminant sa bière. Je fis de même pour mon monaco. Premier verre de la soirée, fait ! Serait-il raisonnable d'en commander un second ? J'étais partie de chez moi dans l'idée de faire la fête, mais je ne voulais pas paraître jeune alcoolique et dépendante face à ma nouvelle connaissance.
Je laissai échapper un petit rire quand il fit s'agir de sa mémoire. C'est vrai que moi non plus je ne l'avais jamais vu. Merton n'était pas une grande ville, mais si l'on sait se faire discret, on devrait arriver à ne pas se faire connaître comme le loup blanc.

-Disons que... J'aime partir de chez moi seule, et rencontrer de nouvelles personnes durant ma soirée. Il est rare que je reste seule longtemps, surtout quand je pique la table de quelqu'un par mégarde... Je souris, puis continuai, sinon c'est vrai que je viens assez peu ici. J'apprécie terminer mes journées dans la détente, mais le bar se noie dans une foule d'autres options.

Bon, nos verres étaient vides tous les deux. Il fallait remédier à ça. Et tant pis pour la galanterie et l'alcoolisme ! Je me levai, pris nos deux récipients vide et me dirigeai vers le comptoir. Quelques jeunes étaient assis sur les tables hautes à discuter tranquillement. Le serveur ne tarda pas, je commandai la même chose que l'on venait de terminer. Certes je lui payais un verre, mais autant garder la même commande. Je ne voulais pas risquer de prendre quelque chose qu'il n'aimait pas, sinon mon camarade de table aurait bien vite fait de se tirer. Je posai la monnaie sur le comptoir et retournai m'asseoir vers ma nouvelle rencontre.

-Considère ça comme le verre de l'amitié nouvelle !, fis-je en riant

Je bus quelques gorgées de ma bière sirotée. Les hommes se plaindront de ce goût sucré dans cette boisson sacrée. Mais il est une bonne alternative lorsque l'on n'est pas fan de cet alcool assez amère. Je reposai mon verre sur la table et demandai:

-Et sinon, désolé pour la table. Mais comment j'aurais pu savoir qu'elle t'était réservée ? Héhé, la question piège.



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MessageSujet: Re: « Jeudi, 20h30, à la place des Grands Hommes »   « Jeudi, 20h30, à la place des Grands Hommes » EmptyMar 5 Jan - 23:31




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Non que Charlie présentait un quelconque signe de machisme mais il fut très impressionné par la vitesse à laquelle la fille devant lui descendait sa boisson. Il avait fait irruption que quelques minutes plus tôt et voilà qu’elle avait déjà fini son verre.  Tenté de payer la prochaine tournée, il était cependant curieux de voir ce qu’elle allait à avoir dévoiler sur elle. Elle rigola un peu à sa dernière phrase ce qui représentait un exploit. Ses tentatives pour être drôle remportaient souvent peu de succès. Il fit l’hypothèse que la jeune était une naturelle joyeuse. Bien que rare, Charlie était content de voir que des gens simples et pleins de joie existaient encore.  

-Disons que... J'aime partir de chez moi seule, et rencontrer de nouvelles personnes durant ma soirée. Il est rare que je reste seule longtemps, surtout quand je pique la table de quelqu'un par mégarde...
- Sans rancune, je t’assure !

Elle sourit et Charlie confirma son hypothèse. Une joyeuse de nature ! ; la soirée s’annonçait bonne !

- Sinon c'est vrai que je viens assez peu ici. J'apprécie terminer mes journées dans la détente, mais le bar se noie dans une foule d'autres options.
- Voilà une phrase joliment terminée ! Et qui reflète bien l’atmosphère de tout ça !

Charlie insista sur le dernier terme de sa phrase, faisant un geste circulaire, désignant la salle qui ne cessait de se remplir. Il y avait un va et vient des personnes au bar. Certains commandaient, s’asseyaient. D’autres préféraient se retrouver tous dehors pour apprécier en même temps que leur liquide alcoolisé, l’air frais de la fin de soirée.
Portant sa bouteille à ses lèvres, Charlie interrompu son mouvement pour se rendre compte que le statut de sa bière était actuellement la plus vide du bar. S’apprêtant à se lever, la blonde devant lui le devança et il se rassit. Pas de remords ou de commentaires sur quelque galanterie soit-il. C’était un concept bien dépassé de son temps. Tu as soif, tu te lèves. Tu veux boire, tu te lèves. Tu sers ton voisin ou ta voisine, c’est de la sympathie, pas de la galanterie. Il la regarda se lever et se diriger au bar.

L’endroit était bondé. Ce n’était pas tous les soirs comme ça mais les buveurs venaient et partaient par période. N’étant plus à l’université, Charlie ne suivait pas cette migration mais il les comprenait. Le peu de monde, cela signifiait examen. La foule, cela signifiait vacances. Ses pensées furent interrompues :

-Considère ça comme le verre de l'amitié nouvelle !

- Mer-ci !, répondit Charlie d’un ton enjoué. Voilà qui est bien agréable !

Il but une gorgé de sa nouvelle bière, la jeune fille de son monaco.

-Et sinon, désolé pour la table. Mais comment j'aurais pu savoir qu'elle t'était réservée.

Charlie réfléchit quelques secondes avant de se pencher en avant, mécaniquement pointant la table pour accentuer quelques morceaux de sa phrase :

- Eh bien, si mon pote au bar, Brandon, avait fait son boulot correctement, il t’aurait averti. Il sait que cette table est rarement occupée par quiconque d’autre que ma personne.  

Sortant son paquet de tabac sur la table, Charlie entreprit de se rouler une nouvelle cigarette. Il ne comptait pas la fumer de suite mais i savait que si il ne la roulait pas tant qu’il était encore maître du moindre de ses mouvements, il serait plus tard grandement frustré. Tendant le paquet, il lui proposa :

- Tu fumes ?, posa-t-il comme question brièvement avant de continuer sur le sujet qu’il avait entamé. Et si Brandon avait réellement fait son boulot ce soir, il t’aurait accordé une petite réduction sur ce que tu as payé pour ces verres parce qu’il sait que tu es assise avec moi. Eh oui, c’est un pouvoir que j’ai sur les gens

Pause dramatique pour laisser prendre la réaction.

- Non je plaisante. J’ai juste été serveur ici pendant quatre mois ce qui me permet d’être un peu privilégié.

Reculant sur le dossier de la chaise, Charlie sourit sans rire. Il était parfaitement détendu, dans son élément.

- Et toi qu’est-ce que tu fais

Il allongea sa phrase mais s‘arrêta, se rendant compte qu’il ne connaissait pas le nom de la jeune femme. Il attendit une réponse puis enchaina par un sincère « Ravi de faire ta connaissance. Moi c’est Charlie ».

AVENGEDINCHAINS

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